NOTES

 

Shakespeare est l’objet d’un long développement dans le livre de A. W. Shlegel, Cours de littérature dramatique, Paschoud, 1814, 3 vol., dont une édition en anglais se trouve dans la bibliothèque de Hauteville House. Il est probable que Hugo ne le connaît que par ce que son fils lui en a dit.

En revanche, l’état de l’exemplaire – « en loques » – du volume de la bibliothèque de Hauteville House: William Shakespeare, Chefs d’œuvre de Shakspeare, la traduction française en regard [par Jay et Louise Colet]..., précédées d'un nouvel essai sur Shakspeare, par M. Villemain (Paris, Belin-Mandar, 1839, in-8, 3 vol.) suggère que Hugo le connnaissait. Il a pourtant beaucoup moins emprunté à l’introduction de Villemain qu’à celle de Guizot, d’une perspective toute différente.

En matière biographique, sinon pour la progression de Shakespeare passant de call-boy à auteur, c’est Guizot que Hugo suit. Loin de la réprobation des lettrés, accentuée chez Hugo, mais aussi présente, quoique dans une moindre mesure, chez Guizot, Villemain donne à Shakespeare un carrière honorée, profitable et glorieuse. Il en va de même pour sa fortune littéraire: chez Villemain, nulle disparition de Shakespeare dans l’horizon des lettres et pas non plus de retour en grâce à la faveur des admirations européennes.

Preuve que Hugo, qui avait de la sympathie pour Villemain, aucune pour Guizot, ne s'est pas laissé guider par ses préférences personnelles, sinon en s'abstenant de nommer ici Guizot.